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Nanomédecine

Cancer

Présentation de la maladie

Définition du Petit Larousse :"Tumeur maligne formée par la prolifération désordonnée des cellules d'un tissu ou d'un organe"

Le cancer consiste donc en une multiplication incontrôlée des cellules dans un organe ou dans un tissu. Cette multiplication incontrôlée résulte de la mutation du génome de la cellule et plus particulièrement de la mutation du gène contrôlant en temps normal la mitose (ou la reproduction cellulaire). Dans le cas d'un cancer, des cellules deviennent donc mutées. Leur taille commence à augmenter et elles se multiplient de plus en plus fréquemment. De plus, le génome muté du cancer se transmet également aux autres cellules encore saines. Pour cela, les cellules cancéreuses diffusent dans les veines ou bien dans le système lymphatique un virus précis appelé "v-onc". La maladie rentre alors dans la métastase, c'est-à-dire que la maladie s'étend au reste de l'organisme. Ce virus a donc pour but de propager la maladie dans toutes les cellules de l'organisme. Lorsqu'il atteint une cellule, il parvient à pénétrer dans le noyau où est contenue l'information génétique (ADN). Le v-onc fait alors une copie du génome dans laquelle il modifie la partie du programme génétique cryptant pour la reproduction cellulaire de telle sorte que cette cellule se multiplie de façon incontrôlable (comme une cellule cancéreuse). Ce génome modifié est alors appelé "c-onc". Le c-onc s'implante alors à la place de l'ancien génome et la cellule est devenu cancéreuse. Le v-onc est un virus de type oncovirus, c'est-à-dire qu'il favorise la propagation du cancer grâce à sa faculté à modifier le programme génétique des cellules saines.

La première mutation responsable de la maladie peut-être favorisée par des éléments extérieurs à l'organisme humain comme par exemple le tabac (cancer du poumon), la consommation d'alcool (cancer du foie, de l'estomac, du pancréas), de l'alimentation, des conditions environnementales (pollution) mais peut aussi dépendre de "facteurs internes", notamment génétiques.

En effet, la présence d'un certain allèle (version possible qu'un gène peut prendre) du gène codant pour la reproduction cellulaire favoriserait la mutation de la cellule, en stimulant la production d'une protéine (oncoprotéine) poussant l'organisme à multiplier de manière désordonnée les cellules. On appelle ce type d'allèle un oncogène.

La multiplication incontrôlée des cellules peut provoquer une hémorragie interne (éclatement d'une artère), le disfonctionnement d'un organe totalement rempli de cellules cancéreuses, une insuffisance respiratoire. Toutes ces conséquences peuvent être responsables de la mort du patient.

Chiffres

statistiques cancer
Pourcentage de la population mondiale touchée par le cancer

Depuis 2004, le cancer est au premier rang des causes de mortalité prématurée ; il a effectivement dépassé les maladies cardio-vasculaires.
1 homme sur 2 et 1 femme sur 3 sont touchés par le cancer.
Il y a eu environ 365 500 nouveaux cas de cancer en France en 2011, contre 357 700 en 2010. Le nombre de nouveaux cas a augmenté de 93% chez l'homme et de 84% chez la femme en 30 ans. Par contre, le nombre de décès associés à chuté, il est passé 148 800 en 2010 à 147 500 en 2011.
Le risque de mourir du cancer a baissé de 25% en 30 ans. Toutefois, ce n'est pas encore suffisant, 8 millions de personnes meurent chaque année du cancer dans le monde, soit 1 personne toutes les 4 secondes.
La mortalité mondiale est supérieure à celle du SIDA, de la tuberculose et du paludisme réunis.

Traitement actuel contre le cancer

Diagnostic actuel

Différents moyens sont actuellement utilisés pour diagnostiquer le cancer. Tout d'abord, on procède à un examen clinique pour évaluer l'état général, et des analyses de sang et d'urine sont faites. Ensuite, les examens varient en fonction de l'organe touché. Il y a l'endoscopie qui consiste à introduire un endoscope dans une cavité pour visualiser l'intérieur et déceler une éventuelle lésion. La radiographie est utilisée pour les poumons et les os, la mammographie pour le sein, l'IRM pour le cerveau, la moelle osseuse, ou les parties molles qui permet de détecter une tumeur de la taille d'un grain de raisin, soit 10 millions de cellules, et le scanner pour l'ensemble du corps et surtout les poumons. Enfin, on peut procéder à une biopsie pour être sur, on prélève un fragment de tissu sur l'organe suspecté d'être atteint qui est ensuite analysé.

Thérapies actuelles contre le cancer

Le traitement du cancer dépend d’une multitude de facteurs : du type de cancer, de sa taille et de sa localisation, de l’évolution de la maladie et de l’état de santé de la personne.

Trois approches sont possibles :

Ces trois approches se déclinent en plusieurs traitements :

Inconvénients

Le cancer est souvent diagnostiqué trop tard. En effet, le cancer peut être dépisté à différents stades d'évolution, plus il est dépisté tard, plus les chances de survie sont faibles. Ainsi, pour le cancer colorectal, le stade 1 correspond à une tumeur très superficielle dans la paroi de l'intestin, le stade 2 à une tumeur plus profonde qui peut s'étendre à un organe voisin, le stade 3 à une atteinte des ganglions autour du côlon et le stade 4 à une atteinte des organes à distance avec le développement de métastases. Le taux de survie 5 ans après est de 94% pour un cancer colorectal diagnostiqué au stade 1, de 80% au stade 2, de 47% au stade 3 et de 3% au stade 4. Actuellement, 1 cancer sur 5 est dépisté au stade 1 et les chances pour le patient de survivre chutent en conséquence. Avec les nanotechnologies, des tumeurs de 10 à 100 cellules pourraient être observables, c'est à dire des tumeurs 1 000 à 1 000 000 de fois plus petites que celles visibles par IRM ou avec un scanner. Le taux de survie augmenterait donc considérablement.

De plus, les différents traitements actuels possèdent de nombreux effets secondaires plus ou moins lourds ( pertes des cheveux vomissements ...). Avec l'apport des nanotechnologies, les cellules cancéreuses pourraient être ciblées plus efficacement, moins de cellules saines seraient alors touchées, réduisant significativement l'impact des effets secondaires sur les patients.

Traitements avec les nanotechnologies

Diagnostic avec les nanotechnologies

Le diagnostic à l’aide des nanotechnologies se caractérise lui par ses nombreux intérêts par rapport à la détection actuelle du cancer. Le principal avantage est que la détection nanotechnologique permettrait un gain de temps assez considérable. En sachant que plus une pathologie est détectée tôt, plus le patient a des chances accrues de survie, un gain de temps serait donc salvateur pour de nombreux malades. On estime que les nanotechnologies pourraient permettre un gain de temps compris entre 7 et 10 ans. Cette détection optimisée s’explique par le fait que la maladie peut-être détectée alors que très peu de cellules cancéreuses sont présentes dans l’organisme.

On distingue deux techniques principales dans le diagnostic à l’aide des nanotechnologies : l’illumination des cellules cancéreuses et les laboratoires sur puce.

Thérapies à l'aide des nanotechnologies

1. Vectorisation des médicaments
a) Principe

Lors d'une chimiothérapie, le dosage est très difficile; en effet, une dose trop faible est inefficace contre la tumeur alors qu'une dose excessive présente une toxicité trop dangereuse pour la patient. Leur encapsulation dans des nanoparticules peut permettre de surmonter ces difficultés en protégeant le principe actif et en contrôlant sa libération. De plus, l'utilisation de ces vecteurs peut offrir la possibilité d'un ciblage au niveau cellulaire. La vectorisation consiste donc à transporter un principe actif en quantité suffisante vers la cible à atteindre au moyen d'un vecteur, lequel est inactif du point de vue thérapeutique. Cela permet d'éviter l'administration directe du médicament dans le corps humain.

b) Les différents types de vecteur

On peut distinguer trois types de vecteur en fonction de la nature des éléments et de leur structure.

c) Les différentes générations

Il existe trois générations de nano vecteur, ces trois générations constituent en fait les améliorations successives des nanoparticules pour rendre le ciblage plus efficace.

Liposome3
Liposome de troisième génération
Liposome4
Liposome de troisième génération fixé à un marqueur spécifique d'une cellule cancéreuse
d) Les avantages

La vectorisation des médicaments présente de nombreux avantages. Pour commencer, l'encapsulation dans des nanoparticules permet de protéger le principe actif. De plus, le traitement du cancer utilise des molécules toxiques. Pour assurer l'efficacité thérapeutique du principe actif, il est nécessaire d'injecter une quantité importante de médicament , ce qui peut provoquer des effets secondaires, comme la chute des cheveux, liés à la toxicité de la molécule. L'utilisation de vecteurs permet donc de réduire cette toxicité. Ensuite, les fluctuations de concentration en principe actif dans le sang peuvent êtes réduites en contrôlant la libération de celui-ci, ce qui permet de le maintenir dans la zone d'efficacité thérapeutique. En effet, la concentration en médicament doit dépasser le niveau minimum d'efficacité , tout en restant inférieure au niveau toxique. Le contrôle de la vitesse de libération du principe actif encapsulé permet d'assurer une concentration quasi-constante, comprise entre ces deux niveaux pendant une durée bien supérieure à celle obtenue avec une administration classique.

Avantage
Variation de la concentration en médicament dans le sang en fonction du temps
2. Nanoballes de silice
Nanoballe de silice
Nanoballe de silice

Développées par des chercheurs de la Rice University à Houston, les nanoballes, aussi appelées nanoshells, sont des petites particules de silice de 110 nm de diamètre, recouvertes d'une couche d'or épaisse de 10 nm. L'or a été choisi en raison de sa biocompatibilité. Les chercheurs ont remarqué que sous l'effet de la lumière, les nanoballes émettent à leur tour de la lumière sous la forme d'une longueur d'onde qui varie en fonction du rapport entre la taille du noyau de silice et l'épaisseur de la couche d'or, c'est le phénomène de résonance plasmonique. Ils observent aussi qu'aux fréquences lumineuses proches de l'infrarouge (autour de 800nm), les nanoshells absorbent une partie de cette énergie. De plus, une partie de ce rayonnement infrarouge traverse les tissus biologiques. Il parait donc possible de chauffer les nanoshells à distance, une fois introduites dans le corps humain. Lorsque les nanoballes sont au contact des cellules cancéreuses, on peut ainsi élever leur température de 37°C jusqu'à 55°C. Cela a pour conséquence de faire varier la perméabilité de la cellule, en créant d'énormes pores dans la membrane cytoplasmique qui laissent pénétrer le fluide circulant autour des cellules. La cellule cancéreuse est alors détruite. Des expériences ont été menées sur des souris, et après l'injection des nanoshells, les cellules pathogènes ont été complètement détruites, et les cobayes ont fini en bonne santé.

3. Les nanothérapeutiques

La société française Nanobiotix, fondée en 2003, et spécialisée dans le développement de la nanomédecine contre le cancer utilise des "nanothérapeutiques", c'est-à-dire des nanoparticules de l'ordre de 30 nm composées d'un cœur excitable à distance par une source énergétique. Ainsi excitées, elles génèrent un effet physique, comme de la chaleur ou l’émission de radicaux libres, qui détruit les cellules cancéreuses sans léser les tissus sains. Elles sont recouvertes d'un revêtement de silice pour assurer une certaine biocompatibilité. Les nanothérapeutiques sont ensuite injectées directement dans une tumeur ou par intraveineuse. Elles se distribuent alors préférentiellement dans la tumeur. Au bout d’un certain temps, l’accumulation est suffisante et l’on peut exposer la tumeur et les nanoparticules à un champ physique. Cette entreprise a développé quatre familles de produits correspondants à des sources d’excitation différentes : IRM, laser, rayons X et ultrasons. Ces divers produits permettent de cibler différents types de tumeur. Nanobiotix a reçu récemment l'autorisation de démarrer des essais cliniques sur l'homme. 27 patients vont en effet tester leur composé le plus avancé, le NBTXR3, dans le traitement du sarcome des tissus mous. Les premiers résultats devraient être connus fin 2012.

Logo Nanobiotix
Logo Nanobiotix
4. Les nanoparticules magnétiques

Des chercheurs britanniques de l’Université de Sheffield, ont eu l'idée d'utiliser des nanoparticules magnétiques pour améliorer la thérapie génique. Les gènes sont à l'origine de la synthèse des protéines. Certains allèles ( différentes formes que peut prendre un gène ) mutés produisent des protéines non-fonctionnelles, qui provoquent des maladies héréditaires ( la mucovicidose ) ou non ( le cancer ). Le principe de cette thérapie est d'introduire le bon gène dans les cellules déficientes pour corriger la production anormale de protéine. La thérapie génique cherche donc à intervenir au niveau de la source du problème. Pour introduire le gène dans l'organisme malade, un bon moyen est de le placer d'abord dans des monocytes, des cellules sanguines de la famille des leucocytes (globules blancs) évoluant en macrophages, puis d’injecter ces derniers dans la circulation sanguine. Toutefois, le nombre de monocytes atteignant la tumeur est trop faible pour soigner un cancer. C'est à ce moment là qu'interviennent les nanoparticules magnétiques. En effet, ces dernières sont insérées dans les monocytes ; ensuite, les chercheurs injectent le tout dans des souris malades. Puis, à l'aide d'un champ magnétique, ils dirigent les monocytes modifiés vers la tumeur à soigner. Ils ont remarqué que leur quantité dans la tumeur avait grandement augmenté, ce qui permet d'augmenter significativement l'efficacité de la thérapie génique. Il n'en faut pas plus pour relancer les espoirs, nés 20 ans plus tôt, autour de cette technique innovante.

Les nanotechnologies permettent donc d'envisager de nouvelles solutions pour améliorer le traitement du cancer, que ce soit au niveau du diagnostic ou encore de la thérapie, avec un objectif commun : soigner plus rapidement, plus efficacement et de manière plus ciblée. Différentes techniques plus ou moins innovantes sont envisagées mais la plupart sont toutefois encore à l'état d'étude. On note néanmoins l'apparition des liposomes de deuxième génération sur le marché, commercialisés par la société américaine ALZA.

Maladie d'Alzheimer

Généralités

La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative irréversible, caractérisée par une perte importante des fonctions cognitives et une démence dans les cas les plus avancés. Elle touche actuellement plus de 35 millions de personnes en Europe, et ce chiffre est en perpétuelle augmentation notamment à cause du vieillissement croissant de la population. Les causes de la maladie d'Alzheimer ne sont pas clairement définies et animent encore aujourd'hui de nombreux débats, toutefois on observe deux caractéristiques physiopathologiques communes chez les patients atteints. Tout d'abord, il est observé chez les patients atteints d’Alzheimer une hyperphosphorylation de la protéine τ au niveau intracellulaire (notamment dans les prolongements neuronaux) qui entrainent un désassemblage des microtubules, à l'origine de la mort neuronale prématurée.

On observe également l’accumulation d’agrégats du peptide amyloïde β sous forme de plaques dites séniles dans le milieu interstitiel (entre les neurones), lui aussi à l’origine de la dégénérescence neuronale. Cette dernière caractéristique étant actuellement considérée par la majorité de la communauté scientifique comme la cause principale de la maladie, elle fait l’objet de nombreuses études visant à stopper sa production par l’organisme de patients atteints. Le but ultime est l’élaboration d’un traitement curatif qui permette de ralentir l’avancée de la maladie.

hyperphosphorylation
Dans le cas des neurones sains (en haut), la protéine Tau est normale. Dans le cas de neurones malades (en bas), des amas de protéines Tau anormales (phosphorylées) se forment entrainant la dégénérescence

Il existe actuellement plusieurs traitements sur le marché. Ce sont principalement des inhibiteurs de l’acétylcholinestérase, enzyme jouant un rôle crucial lors de la biosynthèse du peptide Aβ chez les patients atteints d’Alzheimer. Les autres traitements (traitements de confort) retardent simplement l'avancée de la maladie mais n'ont aucun effet curatif. L'action de ces substances actives est grandement limitée par la barrière hémato-encéphalique qui joue le rôle de mur plus ou moins sélective et perméable entre le cerveau et la circulation sanguine. Infranchissable, elle empêche les agents pathogènes présents dans le sang de pénétrer dans le cerveau alors que les nutriments et autres oligo-éléments, indispensables au bon fonctionnement neuronal, franchissent cette barrière sans encombre. Malheureusement, d’un autre côté, les principes actifs permettant de soigner notamment des maladies dégénératives (Alzheimer, Parkinson) du système nerveux central ne peuvent pas être correctement délivrées au niveau de leur site d’action thérapeutique. C'est pourquoi il n'existe pour l'instant aucun traitement efficace mais également aucun test de dépistage précoce de la maladie d'Alzheimer.

Le recours à des nanoparticules reste une alternative potentielle notamment pour favoriser le passage de molécules bioactives à travers la barrière hémato-encéphalique. Les nanotechnologies dans le cas de la maladie d’Alzheimer permettraient ainsi la vectorisation de principes actifs ayant déjà une action thérapeutique notoire lorsqu’ils sont utilisés libres. D’autre part l’utilisation de nanotechnologies pour aller cibler les biomarqueurs de la maladie permettrait également de diagnostiquer de manière précoce les personnes atteintes de cette maladie.

Cerveau
Comparaison d'un cerveau non-atteint et atteint de la maladie d'Alzheimer

Diagnostic à l'aide des nanotechnologies

Différents moyens sont actuellement à l'étude pour améliorer le diagnostic de la maladie d'Alzheimer :

Ces différentes techniques présentent des résultats probants lors des tests effectués sur des modèles murins (modèle d’expérimentation animale utilisant la souris), il reste toutefois encore du chemin à parcourir avant de les voir appliquées à l'homme. Il est notamment indispensable de s’affranchir des techniques invasives d’administration (telle que l’injection intracrânienne) utilisées dans ce genre de tests.

Thérapies à l'aide des nanotechnologies

Principe actif
Molécules encapsulées dans des vecteurs pour la maladie d'Alzheimer

Différentes thérapies sont actuellement envisagées pour traiter efficacement la maladie d'Alzheimer :

Perspectives

L'utilisation des nanoparticules a donc permis d’augmenter de manière significative la distribution de principes actifs au cerveau et a montré des résultats encourageants quant à la réduction de la taille des plaques amyloïdes. Un des problèmes majeurs avec les nanoparticules est leur voie d'administration pour l'instant souvent invasive, c'est-à-dire qui crée des lésions cérébrales. De nombreux challenges restent donc à surmonter pour l'obtention de traitements viables pour le patient. Le découverte d’un test diagnostic précoce est également nécessaire pour traiter les patients le plus tôt possible et ainsi éviter les dommages irréversibles liés à la maladie d'Alzheimer.

Regénération cellulaire

La technique de la culture et de la régénération cellulaire, consiste comme son nom l'indique, en une culture de cellules à l'intérieur même du corps où les cellules implantées dans les parties endommagées se multiplient et réparent ainsi en créant de toutes parts un nouvel organe, un nouvel os ou encore un nouveau muscle. Aux premiers abords, cette technique pourrait s'avérer simple et facile à mettre en oeuvre. Cependant, les chercheurs doivent tout d'abord créer un échafaudage en trois dimensions pour permettre l'assemblage des cellules. L'architecture est développée sur ordinateur et doit évidemment tenir compte de la taille et de la forme de la future pièce. La structure est fabriquée à partir de collagène, trouvé sur le patient même et qui est biodégradable, mais aussi d'un hydrogel, utilisé pour combler les espaces laissés vides. Une fois l'échafaudage fabriqué, on le remplit par des cellules souches prélevées sur le patient ce qui assure de cette façon la recevabilité de l'implant (pas d'incompatibilité avec l'organisme et donc pas de réponse immunitaire) et empêche tout rejet de cette greffe. Les cellules souches présentent surtout l'avantage d'être indifférenciées. En effet, l'organisme marque les cellules en fonction du rôle qu'elles jouent dans l'organisme: cellule nerveuse, cardiaque, musculaire,… Les cellules non spécialisées peuvent donc être utilisées n'importe où dans l'organisme. Elles se spécialisent au bout de 4 jours. Ces cellules sont donc d'une très grande flexibilité pour les chercheurs. L'armature est alors implantée dans la zone à réparer, les cellules se développent alors autour de l'armature, la recouvrent, et forment un nouvel élément de l'organisme (os, muscle, nerf,…). Les scientifiques déterminent juste la spécialisation de quelques cellules et l'ensemble formera alors la partie à remplacer (les cellules se spécialisent en fonction de leurs voisines). Pour permettre la sortie de l'armature, cette dernière doit présenter de petits pores nanométriques. La structure utilise ici une technique de l'industrie textile pour faire en quelque sorte un tissage du collagène.

Le développement d'une telle technologie serait tout simplement une véritable révolution pour la médecine. Elle permettrait de renouveler la peau des brûlés en fabriquant des cellules de peau, d'éviter des problèmes cardiaques en cultivant les cellules du cœur responsable de la contraction du muscle, de reconstituer les os cassés.

Cependant, elle se heurte encore à des problèmes récurrents puisque les chercheurs n'arrivent pour l'instant qu'à fabriquer un élément à partir d'un seul et même type de cellules spécialisées ce qui empêche l'utilisation de la technique pour le corps humain qui est d'une variété et d'une richesse énorme. De plus, cette technique se heurte d'une part à la législation actuelle de certains pays (dont la France) qui restreint l'utilisation des cellules souches mais, d'autre part, à une éthique qui accepte mal que l'on pourrait permettre de grossir un cœur humain ou d'allonger la taille des jambes. Pourtant, les recherches continuent et des tests sont réalisés sur des animaux.

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